"Liebster Gott"

BACH : arias de cantates & concertos

Lucía Martín-Cartón, soprano

Alex Potter, contre-ténor

Thomas Hobbs, ténor

Stephan MacLeod, baryton

 

15 instruments :

flûte traversière, 2 hautbois, basson, cor / trompette

6 violons, alto, violoncelle, contrebasse, orgue / clavecin

Métaphore du temps qui s'écoule, le miraculeux chœur d'ouverture de la cantate "Liebster Gott, wann werd'ich sterben" (BWV 8) se déroule au gré d'un lancinant duo de hautbois d'amour, sur un tapis de pizzicati des cordes figurant le mécanisme de l'horloge, tandis que résonne le glas – les sonneries stridentes de la flûte dans le suraigu... et pourtant il n'y a rien de mortifère dans cet envoûtant tableau musical, comme seul Bach pouvait le dépeindre : ici la mort est douce, elle est désirée, elle est un accomplissement. "Ach, lieben Christen, seid getrost" (BWV 114) trouve son point culminant dans l'extraordinaire air de ténor, l'un des plus beaux solos de flûte jamais écrit : Bach y décrit l'errance de l'âme dans la vallée des larmes, réconfortée seulement lorsque Jésus lui montre le chemin... tableau d'une souffrance absolue, absolument saisissant. Enfin, "Meine Seel erhebt den Herren" (BWV 10), empreinte de grandeur et de jubilation, est toute entière dédiée à la gloire de Dieu. L'air "Gewaltige" pour basse est d'une théâtralité et d'une modernité stupéfiantes ; Bach y prouve qu'il ne renonçait jamais à des procédés aujourd'hui jugés "opératiques" pour saisir littéralement le public des fidèles.
Bach n'a écrit que quatre suites pour orchestre, bien peu en comparaison avec ses contemporains ; parmi elles, l'ouverture en do majeur est la plus traditionnelle dans sa forme et son instrumentation (cordes, 2 hautbois et basson... Telemann, Fasch et Graupner en ont écrit des dizaines pour la même formation), mais elle ne s'en distingue pas moins par le génie avec lequel il traite chacun des mouvements de danse.

Cantate BWV 114 : Ach, lieben Christen, seid getrost
Cantate BWV 8 : Liebster Gott, wann werd' ich sterben ?
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Ouverture n° 1 in C major BWV 1066
Cantate BWV 10 : Meine Seel erhebt den Herren